Made in Chablais : Sunset Sport spécialiste dans la distribution de matériel de sports d’hiver depuis 1976
Implantée à Amphion, l’entreprise Sunset Sport exerce le métier de grossiste en article de sport d’hiver et outdoor. Son directeur, Johann Personnaz, nous présente cette profession peu connue du grand public et il nous parle également des nombreux bouleversements que l’industrie du textile vie depuis quelque temps.
MIC : Quel est le coeur de métier de Sunset Sport ? En quoi consiste t-il ?
Johann Personnaz : “Notre coeur de métier c’est l’importation et la distribution de matériel de sport orienté outdoor et sports d’hiver. On se tourne également de plus en plus vers le prêt à porter. Concrètement, notre métier consiste à importer en France des marchandises de marques étrangères, avec lesquelles nous avons des contrats d’exclusivité, pour les revendre à des magasins de prêt à porter, des magasins de sport ou des petits magasins de proximité.
En travaillant avec SunSet Sport, les marques s’assurent d’avoir à leurs côtés un interlocuteur qui connaît parfaitement son pays et un interlocuteur qui a un réseau pour revendre les produits achetés.”
MIC : Depuis combien d’années l’entreprise existe t elle ? Pourquoi s’est-elle implantée à Publier ?
Johann Personnaz : “L’entreprise a été créée en 1976 par mon père. Dès le début, nous avons fait de l’importation et de la distribution de matériel de sport. A l’époque, c’était un nouveau métier, puisque les marchés nationaux s’ouvraient progressivement aux produits venus de l’étranger. Nos premiers bureaux étaient à Annemasse. Nous sommes ensuite allés un temps à Thonon, avant de déménager à Amphion, puisque nous avions besoin de beaucoup plus de place.”
MIC : Combien de collaborateurs avez-vous ?
Johann Personnaz : “Nous sommes 25 au sein de l’entreprise. Nous avons 3 bureaux en plus de notre siège à Amphion : la majorité de l’équipe est sur site et les autres se trouvent à Annecy, Paris ou Barcelone.”
MIC : A quoi ressemble votre métier au quotidien ?
Johann Personnaz : “Au quotidien, mon métier c’est d’être à l’affût des collections que les marques vont sortir, de repérer les produits intéressants pour le marché français, mais aussi de négocier avec les magasins. Mon quotidien, c’est aussi de travailler avec nos fournisseurs européens sur le développement des collections à venir, car nous sommes proactifs sur les tendances. Les marques préparent des collections, elles nous donnent des échantillons pour que nous puissions voir avec les distributeurs si la marchandise convient. Si les distributeurs sont partants, nous passons commande auprès des marques pour le compte des distributeurs. Généralement, 90% des produits que nous achetons sont déjà vendus. Chez Sunset Sport, nous avons fait le choix de la proximité en travaillant uniquement avec des marques européennes, c’est plus simple pour entretenir la relation et pour la gestion des fluxs.”
MIC : Qui sont vos clients ?
Johann Personnaz : “Ce sont les distributeurs qui nous paient pour obtenir les marchandises que nous avons acheté aux marques. Nous sommes les clients des marques et les distributeurs sont nos clients. La grande majorité de notre CA se fait sur le marché français, mais nous sommes aussi importateur pour l’Angleterre et l’Espagne. Toutes les marchandises passent par notre entrepôt à Publier.”
MIC : Comment l’entreprise se développe t elle aujourd’hui ? Quelles sont vos actions prioritaires ?
Johann Personnaz : “La priorité qu’on a aujourd’hui, c’est de diversifier notre portefeuille fournisseurs, pour que notre CA soit plus équilibré entre les différentes marques. Nous voulons aussi ventiler notre CA sur les différentes périodes de l’année, car actuellement, nous réalisons 80% de notre CA sur la période automne-hiver. Nous souhaitons aussi réduire le risque de la saisonnalité en opérant une transition vers les pratiques multi-saisons, tel que l’outdoor, le vélo etc…”
MIC : Quelles sont les perspectives / tendances que vous observez dans votre secteur d’activité ?
Johann Personnaz : “Sur le textile la tendance, c’est l’achat sur Internet. En fait, c’est un marché global, mondial, qui se passe petit à petit des intermédiaires comme nous. Lorsque les gens achètent sur Internet, c’est une menace pour nous, car la plupart des sites de vente en ligne se fournissent directement chez le producteur de la marchandise. On voit par exemple des grandes marques qui décident de vendre en direct via Internet. Notre métier est donc “court-circuité”.
Une autre tendance que l’on observe, c’est qu’il y a moins de saisonnalité, les marques renouvellent moins les produits et font moins d’opérations commerciales. Ce qu’on constate, c’est que les marques de textile vivent une période très compliquée, car dans ce milieu, la production est à 99% en Asie. Avec la crise sanitaire actuelle, la répercussion sur le chiffre d’affaire a été immédiate et risque de se prolonger sur plusieurs mois. On revient donc sur un cycle plus long, un cycle de vie allongé pour les différents produits : moins de soldes et plus de durabilité.”
MIC : Comment l’entreprise utilise t elle le web et les nouveaux médias ?
Johann Personnaz : “Nous utilisons beaucoup les supports digitaux dans notre communication, d’un point de vue marketing. En revanche, nous ne les utilisons pas d’un point de vue commercial, car sinon on fait de l’ombre à nos clients (ndlr : les distributeurs). Il faut savoir que nous devons tenir compte des stratégies de communication de nos marques. On doit s’adapter à leurs décisions et à leurs stratégies marketing globales. Parfois, certaines marques vont contractualiser la communication pour s’assurer qu’on respecte bien leur image.”
MIC : A quels défis l’entreprise est-elle confrontée aujourd’hui ?
Johann Personnaz : “Comme je le disais tout à l’heure, l'essor du “direct to consumer”, le fait que les marques se passent des intermédiaires pour distribuer leurs produits.”
MIC : Comment l’entreprise a t-elle vécue la crise sanitaire ?
Johann Personnaz : “C’était très brutal : du jour au lendemain les stations ont été fermées et donc nos clients aussi . Nos équipes ont fait du télétravail, quand c’était possible, sinon nous avons eu recours au chômage partiel. En l’espace de quelques jours, nous avons dû réinventer notre organisation interne, pour travailler ensemble, mais à distance. Durant cette période, on a essayé d’avancer sur la saison d’été et la saison prochaine d’hiver. Mais la crise sanitaire nous impacte à minima sur les 18 prochains mois : quelle que soit la saison, ont constate moins de prises de commandes, car les revendeurs sont inquiets et n’ont aucune visibilité… Les prises de commandes sont mauvaises pour l’hiver prochain. Mais bon, on reste positifs et optimistes : les signes sont prometteurs et d’ici septembre/octobre ça ira mieux, à priori.”
MIC : Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?
Johann Personnaz : “Être à l’affut des nouvelles marques, tendances et produits. C’est un métier pour lequel il faut être très proactif. J’aime aussi beaucoup collaborer avec les marques pours développer des produits adaptés au marché Français.”
MIC : Qu’est-ce que vous n’aimez pas dans votre métier ?
Johann Personnaz : “Négocier les PGE avec les banques (rires).”
MIC : Quel est votre endroit favori dans le Chablais ?
Johann Personnaz : “Il y en a des milliers… J’aime faire du paddle au Nautic All Sports à Thonon, j’aime skier à Avoriaz et faire du vélo dans le Chablais. Sur Thonon, mes cantines favorites sont les Allobroges et la Brasserie du Général.”
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475 route de la Dranse 74500 Amphion les bains